« On ne change pas » chante Céline.
Elle aurait raison, du moins en ce qui a trait à nos choix de candidats quand vient le temps des élections. Dans le magazine Salon aujourd’hui, un neurologue explique:
[…] Our ability to assess political candidates is particularly questionable when we have any strong feeling about them. An oft-quoted fMRI study by Emory psychologist Drew Westen illustrates how little conscious reason is involved in political decision-making.
Westen asked staunch party members from both sides to evaluate negative (defamatory) information about their 2004 presidential choice. Areas of the brain (prefrontal cortex) normally engaged during reasoning failed to show increased activation. Instead, the limbic system — the center for emotional processing — lit up dramatically. According to Westen, both Republicans and Democrats « reached totally biased conclusions by ignoring information that could not rationally be discounted » (cognitive dissonance).
In other words, we are as bad at judging ourselves as we are at judging others. […]
Ideally, I would like to put the candidates through a series of tests similar to those given to the Cornell undergraduates. The candidates would be given questions, including a variety of « thought experiments » for which they could not be prepared in advance. Then we could see their thought processes in action. We would have a better idea of how they reasoned and whether they rely on gut feelings and instincts. We could see their ability to step back from their own answers to judge their quality and accuracy.
Ça pourrait remplacer le débat des chefs! (On peut bien rêver…)
Ben dis donc, pour l’espoir, on repassera! :-(
L’espoir d’un monde meilleur passe par l’éducation, en développant chez les futurs citoyens le sens critique. i.e affiner leur bullshit-o-meter (en commençant par détecter et rejeter les sophismes dans le discours d’un interlocuteur).
@vieux bandit: J’avoue que c’est pas joyeux joyeux, mais je le constate constamment sur des forums ou lors de discussions (même avec des amis). On aime discuter, convaincre, mais on n’aime pas être convaincu, même par des arguments parfaitement sensibles et raisonnables. C’est comme si c’était une honte, une marque de faiblesse. L’auteur de l’article de Salon dirait peut-être que c’est simplement contre nature. Pourquoi discutons-nous autant alors? Bonne question. Je me le demande souvent. Pur plaisir de la joute orale ou écrite? Combativité?
@Raymond Lutz : L’éducation offre en effet un peu d’espoir. Et si les parents et les proches prêchent par l’exemple, ça ne peut pas nuire non plus.
Et pourtant moi je change d’idées souvent! Ok, pas sur la politique fédérale (mais c’est elle qui ne change pas!). Tout dépend du plan où on situe le débat: si on part sur le pied de la moralité, non, personne ne changera d’idée (et tant de gens ne pensent qu’avec leur sens soi-disant moral! C’est tellement plus facile! Et surtout ne jamais remettre en question ces catégories morales-là !). Si pourtant on parle de faits, je n’ai aucune difficulté à changer d’idée! Je ne sais pas tout, et plus j’en apprends, plus mes opinions se raffinent, mais changent aussi!
Y a ça aussi : les humains ne semblent pas supporter ne pas avoir d’opinion, alors ils en ont une à tout prix, même si elle ne se fonde sur rien. Moi… j’ai aucun problème à dire « je ne sais pas ce que j’en pense »!
Quant à l’éducation… vous me permettrez de ne pas placer grand espoir là -dessus. Le sens critique, oui, ça se donne en exemple, mais ensuite ces petits êtres vont dans le monde, et l’exemple à la maison ne vaut plus cher. Et bien sûr fait rien attendre de l’école sur ce plan-là (non vraiment rien, car les profs de mon Coco ne savent même pas savoir que Wikipédia n’est pas une source toujours digne de confiance, alors si vous croyez qu’ils et elles vont lui transmettre ce qu’ils et elles n’ont pas…). Je commence à croire que ce qu’on appelle éducation ne révèle son utilité/sa réussite que beaucoup, beaucoup plus tard, une fois le petit devenu adulte et prenant ses propres décisions… qui peuvent comprendre tout (enfin presque) effacer cette fameuse éducation!