Pas invité au party? Faites comme Françoise et créez le vôtre!
Intéressante utilisation du Web par Québec Solidaire et joli pied-de-nez à ceux qui ont refusé la présence de ce parti au débat! C’est clair que nos partis en arrachent un peu côté Web pendant cette campagne électorale. Je suis tout de même contente de voir que certains d’entre eux savent réagir vite et faire preuve d’initiative.
Je n’avais pas vraiment l’intention de regarder le débat télévisé de mardi soir (*baillement*), mais j’ai changé d’avis. Avec mon portable sur les genoux, ça risque d’être un peu plus intéressant, d’autant plus que Buzzz.tv mènera aussi son propre party en parallèle.
Et puisqu’on parle d’élections, mon ancien collègue de l’époque de Branché, Barclay Fortin, a exprimé hier un point de vue intéressant sur son blogue. Il explique qu’il est surpris du fait que personne n’ait parlé dans cette campagne de la possibilité historique qui se présente à nous d’élire une femme comme premier ministre du Québec. Il termine son billet sur cette réflexion:
« Je ne dis pas que Pauline Marois devrait baser sa campagne sur le fait qu’elle est femme. Et je ne dis pas non plus que les journalistes devraient insister davantage là -dessus. Ces choses-là , c’est une affaire de réflexes collectifs. Les Américains ont le sens du drame. Et ils aiment se créer des héros. Nous, on dédramatise tous, même les occasions historiques. Et ça donne des élections plates. »
Je me dis souvent qu’on a le réflexe collectif un peu mou ici. Remarquez, ça n’a pas que des mauvais côtés: ça évite la polarisation à outrance et ça nous éloigne de la violence. Mais ça veut aussi dire que nous bougeons lentement comme collectivité.
Super initiative de QS.
Mois je trouve ça cool qu’on ne parle pas du fait qu’on puisse élire une femme. C’est comme Barrack qui n’a pas joué la carte raciale. On choisi au mérite et après on peut se féliciter « eille! on a élu une femme pi on a même pas eu besoin de faire exprès ».
Elle est là au mérite, si elle gagne se sera au mérite, comme il se doit.
@Patrick: Je suis d’accord avec toi en partie: On devrait choisir au « mérite ». Et moi aussi je suis contente que l’on n’ait pas particulièrement insisté sur le sexe des candidats. N’empêche, on peut le noter et s’en étonner. Et ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas explicitement que la perception ne joue pas un rôle important.
Il faut se demander comment on évalue ce fameux « mérite ». Dans le jeu de l’évaluation d’un candidat en politique, je crois que les femmes sont toujours désavantagées. On n’est tellement pas habitué de voir une femme participer à un débat par exemple, qu’on mettra du temps à s’adapter à ce style et à ce ton différent. Une femme qui coupe la parole, c’est une femme « agressive » ou « hystérique » et ça, c’est mal perçu. Quand un homme fait la même chose, ça passe mieux. On trouve ça agaçant, mais on ne se dit pas que cet homme là n’arrive pas à se contrôler.
On parlera des vêtements des candidates, de leur coiffure, du fait qu’elles font « maîtresse d’école », qu’elles s’énervent trop, et ce, bien avant d’être capable d’entendre leurs idées. Avec le temps, plus on verra de candidates, et plus on s’habituera à la présence des femmes et mieux on pourra juger au « mérite ».
Ceci étant dit, je ne voterais jamais pour une candidate parce que c’est une femme si je ne crois pas à ses idées. J’ai hâte de voir une femme Premier ministre, mais pas n’importe laquelle.
Et Barack Obama n’a peut-être pas forcé la carte raciale, mais les médias et le public, eux, en ont énormément parlé. Obama n’avait pas besoin de le faire lui-même. On ne peut pas exclure cet élément très important quand on analyse l’élection américaine.
J’aime bien madame David mais elle perd son temps dans un parti qui n’a aucune chance d’accéder au pouvoir…
Je la verrais à côté de madame Marois !
@Garamond: Je ne suis malheureusement pas certaine qu’il y ait actuellement de la place pour une voix aussi nouvelle au PQ.
On dit de Pauline Marois qu’elle est snob, mais jamais de Jean Charest qu’il est paternaliste et manipulateur. À vérité égale, j’aime mieux snob que méprisant et retors!
Le problème avec ne pas parler du fait qu’une femme est chef de parti et pourrait être élue première ministre, c’est qu’on ne débusque pas le sexisme qui jouera conte elle au moment du vote. Oui, en 2008, oui, au Québec. Que la femme qui n’a jamais vécu une expérience sexiste me jette la première pierre!