Changement de sujets

Une précision quant à mon billet précédent:

Je ne vais sûrement pas arrêter de bloguer pour une discussion qui a mal tourné. Je ressens simplement de la lassitude. Je fais des efforts constants pour participer le plus activement possible aux discussions qui ont lieu dans la blogosphère québécoise, surtout en ce qui a trait justement à l’observation et au développement de cette blogosphère. Je trouve qu’il n’y a pas assez de femmes dans cet univers, et j’essaye de sortir un tant soit peu des sentiers battus. Mais voilà, j’émets une simple opinion, ça prend tout à coup des proportions démesurées, on parle de polémique alors qu’il n’y en a pas, et ce matin, je trouve un peu partout des commentaires du genre « beaucoup de bruit pour rien », « est-ce qu’on peut passer à des sujets plus utiles », etc. Difficile de ne pas prendre certains de ces commentaires personnellement quand on investit autant de soi dans un milieu.

Si je réagis, j’ai l’air de la fille hystérique qui ne lâche pas le morceau et qui veut être au centre de la controverse. En plus, on m’accusera de ne pas avoir de sens de l’humour. Si je ne dis rien, celui qui avait envie que je me taise a gagné car j’ai perdu la possibilité de m’exprimer en toute aise.

Mon anglo de chum dirait: « damned if you do, damned if you don’t ». D’où la lassitude exprimée.

Peut-être que je devrais dorénavant me limiter à participer à des conversations sur la bouffe, la télé et le vernis à ongles. Je passe justement chez le coiffeur cet après-midi et j’ai désespérément besoin d’un pédicure maintenant qu’il fait assez chaud pour porter des sandales. Oh et puis zut, j’ai oublié de sortir les vidanges! Il va faire très chaud aujourd’hui, vous savez. Les vidanges risquent de se mettre à empester. Est-ce que je vous ai déjà raconté l’histoire du facteur qui avait le même nom de famille que moi et qui aimait beaucoup mon chat? Non? Et bien voilà: le facteur, qui était plutôt mignon, passait ce matin là…

Oh et puis merde.

Les joies de la blogosphère

En une seule journée sur cette belle blogosphère, j’ai eu droit aux titres de « parteuse de polémique », « enculeuse de mouches » et « déesse ». Déesse, c’était pas mal, j’avoue, mais les autres trucs, not so much, comme dirait Jon Stewart. Il y a même eu un commentaire de « pms », mais ça, j’ai pas très bien compris à quoi ça faisait référence. C’est complexe, la blogosphère. C’est parfois aussi très très petit.

Bref, y’a des journées comme ça où on se demande pourquoi on se donne la peine et où on a envie de mettre la clé dans la porte et d’oublier l’idée d’une présence/participation Web.

Pour dire vrai, ça ne m’était jamais arrivé en plus de 5 ans de publication. (Pas la controverse, l’envie de laisser tout tomber.)

Il faut bien une première à tout.

J’ai trouvé cette image que j’ai eu envie de partager avec vous. C’est une oeuvre d’un blogueur/illustrateur qui s’appelle Matthieu (et que je remercie pour son autorisation). La petite mouche décrit bien comment nous nous sommes senties, moi et ma couenne dure d’enculeuse de mouche.

Révisionnisme

Il m’arrive souvent de me demander si ma vie aurait été fondamentalement différente si j’avais grandi avec l’accès à Internet (en assumant que mes parents auraient accepté de le payer, ce qui n’aurait pas été évident). Je me serais sortie de mon petit milieu plus rapidement ou du moins, j’aurais eu une meilleure conscience d’un autre monde, lointain peut-être, mais tout de même à ma portée, j’aurais été exposée à des projets créatifs qui m’auraient sûrement stimulée au-delà des programmes scolaires limités auxquels j’ai eu droit, j’aurais fait des contacts intéressants à un plus jeune âge… Aurais-je moins lu de livres? Aurais-je moins joué dehors? (Dans l’environnement urbain moche où j’ai grandi, ça n’aurait pas été une grosse perte.) Serais-je quelqu’un d’autre maintenant?

J’ai tendance à croire que oui. Et j’envie beaucoup les enfants d’aujourd’hui de grandir avec ces outils.