Un petit effort?

Patrick du blogue i never knew, l’homme à tout faire du Web qui s’occupe bravement et bénévolement du site de Yulblog, vient de faire une poussée d’impatience envers les journalistes en général de même qu’envers certains blogueurs, concernant leur manière de traiter du Web dans leurs articles. En gros, il leur reproche de ne pas assez faire de recherche quand ils traitent d’un sujet, surtout quand il est question d’une soit-disant « nouveauté » sur le Web québécois. Les articles publiés finissent par avoir l’air davantage de communiqués de presse exhaltés que de véritables textes informatifs. Il déplore aussi qu’on retrouve toujours les mêmes personnnes interviewées pour ce type d’articles.

« I’ve heard time and again (and said so myself) that we always see the same faces on Québec tv shows, some of it is due to the small size of the market but a lot of it is due to laziness and echochamber inbreeding. I know this web situation is nothing new and it happens in all media on all subjects but lets make an effort people, this is a new medium, could we try and do it just a wee bit better this time around? »

La question vaut vraiment la peine d’être posée. Si vous avez des observations à faire sur le sujet, je vous encourage à les faire dans les commentaires du blogue de Patrick plutôt qu’ici. Je voulais attirer l’attention sur son billet mais je ne veux pas m’approprier la discussion.

Le cirque

La tuerie au Collège Dawson a donné lieu à un cirque médiatique incroyable et souvent pénible à suivre. Pas facile, j’en conviens, de trouver le bon ton, la bonne dose et la bonne manière de raconter quand on a l’impression que le public en demande toujours plus et quand la concurrence est forte entre les réseaux. Si j’en comprends bien cet article, ce serait le Journal de Montréal qui aurait appris à la mère de Kimveer Gill que son fils était le suspect, avant que les policiers ne se rendent à sa maison. Scoop incroyable. Bravo. Même Le Devoir a publié l’adresse entière de la maison des parents du tueur. En quoi cette information est-elle essentielle au public? Et tous les journaux nous rapportent combien les parents de Gill sont harcelés par les médias!

Je croyais avoir lu le pire exemple de mauvais goût dans cet article de La Presse qui se conclut par la phrase suivante:

Anastasia De Sousa commençait son premier trimestre en sciences humaines, profil commerce international. La trace rose que la jeune femme a laissée dans toutes ses autres écoles a virée au rouge sang à Dawson, mercredi. »

Mais je n’avais rien vu. Je suis tombée sur bien pire aujourd’hui dans le Globe and Mail. Vila de Metroblogging Montreal pointe ce matin vers un article de Jan Wong qui réussit à blâmer les évènement à Dawson sur la loi 101 et les « pures laines ».

« A lot of people are saying: Why does this always happen in Quebec? » says Jay Bryan, a business columnist for the Montreal Gazette, the city’s only English-language daily. « Three doesn’t mean anything. But three out of three in Quebec means something. »

What many outsiders don’t realize is how alienating the decades-long linguistic struggle has been in the once-cosmopolitan city. It hasn’t just taken a toll on long-time anglophones, it’s affected immigrants, too. To be sure, the shootings in all three cases were carried out by mentally disturbed individuals. But what is also true is that in all three cases, the perpetrator was not pure laine, the argot for a « pure » francophone. Elsewhere, to talk of racial « purity » is repugnant. Not in Quebec. […]

It isn’t known when Mr. Gill’s family arrived in Canada. But he attended English elementary and high schools in Montreal. That means he wasn’t a first-generation Canadian. Under the restrictions of Bill 101, the province’s infamous language law, that means at least one of his parents must have been educated in English elementary or high schools in Canada.To be sure, Mr. Lepine hated women, Mr. Fabrikant hated his engineering colleagues and Mr. Gill hated everyone. But all of them had been marginalized, in a society that valued pure laine. »

La chroniqueuse lance de telles affirmations sans pousser sa réflexion et son argumentation plus loin. Son texte continue comme si de rien n’était, en racontant les évènements selon le point de vue de plusieurs personnes à l’intérieur du collège ce jour là en lançant elle-même quelques commentaires qui pourraient être vus comme racistes.

Comment les rédacteurs en chef peuvent-ils laisser passer des choses pareilles? Trop pressés? Trop contents de provoquer?