La pigiste et la f�te du travail
Une longue fin de semaine devant soi. Quatre jours libres, toute une �ternit� pour compl�ter ses projets. On verra tous ces films qu’on n’a pas eu le temps de voir, on finira son roman, on ira au march�, on fera de la sauce tomate en grande quantit�, on jouera avec les neveux et on aura enfin le temps de peinturer la derni�re pi�ce � compl�ter dans l’appartement. On terminera aussi la r�daction d’un article, et puis quelque part, entre deux t�ches m�nag�res, on prendra le temps d’envoyer son c.v. � ces gens qu’on s’�tait promis de contacter.
Puis le jour 3 de cette longue fin de semaine arrive. On jette un coup d’oeil rapide � son horaire surcharg� des semaines � venir, question de rayer les quelques t�ches accomplies, et le coeur s’arr�te un moment. « Mais qu’est-ce que je croyais? »
Les pens�es se bousculent, le souffle se fait court. Petit moment de panique. C’est trop, trop vite. Ces 4 jours sont partis en fum�e, une fum�e qu’on n’a pas eu le temps de bien inhaler. L’�t� aussi s’est �chapp�, probablement par la porte de derri�re qu’on oublie toujours de refermer.
Justement, le balcon nous appelle. Il y a une belle brise qui fait de la musique dans les arbres. Les rayons de soleil ont r�ussi � percer la couche de nuage pour venir frapper la chaise o� il fait si bon lire, et c’est le chat du voisin qui s’y pr�lasse et en profite. Insoucieux du temps qui passe. Inconscient. Heureux. Et combien sage.
Ne plus �tre pigiste. Ne plus �tre un humain avec sa liste de choses � faire. �tre un chat. Un chat qui ne f�te jamais la f�te du travail.