200297306

On pourra toujours se reposer quand on sera mort

Il fait beau aujourd�hui. J�ouvre enfin la fen�tre qui donne sur la ruelle pour laisser entrer l�air frais et le chant des oiseaux.
En vain.

Le bruit qui r�gne dans la ruelle est tel que je dois fermer la fen�tre pour avoir une conversation t�l�phonique. Voyez-vous, deux de mes voisins, visiblement � la retraite, ont d�cid� de profiter un peu de cette belle journ�e. L�un d�entre eux d�marre une scie �lectrique � toutes les 5 minutes pour couper ce qui semble �tre d�inutiles bouts de bois, alors que l�autre a d�cid� de gaspiller toutes nos ressources naturelles en eau pour � nettoyer � le bout de ruelle devant sa cl�ture. Au lieu de balayer les petites brindilles qui jonchent le sol, il les repousse longuement � grand renfort de jets d�eau.

-Michel, crie le premier voisin � tue-t�te, tu as un gros jet pour ton �ge!

Et un petit cerveau…

Mais pourquoi, pourquoi ne peuvent-ils tous simplement pas s�asseoir comme les anciens vieux et regarder les mouches voler?

L��tre humain ne supporte pas l�inactivit�, la r�flexion, qu�il per�oit comme une perte de temps. Pendant mon voyage, j�ai relu Le Nouvel Art du temps, de Jean-Louis Servan-Schreiber. Le livre met tr�s bien en �vidence notre relation trouble avec le temps: on se plaint d’en manquer mais on l’utilise tr�s mal. L�impact de cette lacune est consid�rable, � la fois sur nos vies et sur l�environnement, comme le d�montrent bien mes p�tits vieux de voisins…

Notre approche stress�e du temps nous conduit � ne rien faire � fond, pour pouvoir en faire davantage. Impatients, donc superficiels, nous �vitons de nous poser des questions profondes. Et lorsque, malgr� tout, les interrogations, l�gitimes, sur nos raisons d�agir ou de vivre font irruption dans notre t�te, nous appelons �a une crise existentielle.

L�obsession du combien et du comment nous tient confortablement � distance du pourquoi.

Et parlant du temps, merci � tous ceux qui ont soulign� mon passage dans le temps en me faisant parvenir leurs voeux d’anniversaire. Un anniversaire d’adulte en pleine semaine, c’est un peu moche, mais vous l’avez tous rendu plus agr�able. Un merci tout particulier � toi, toi et toi pour votre compagnie et vos cadeaux!

By Martine

Screenwriter / scénariste-conceptrice