Le blogue au n�gatif

On peut passer beaucoup de temps � lire des carnets (ou � �crire le sien) sans jamais rencontrer un autre carnetier ou carneti�re. L’exercice du blogue n’exige pas que l’on saute la cl�ture entre la lecture et le contact direct, qu’il soit en chair et en os ou par courriel.

J’ai cependant fait ce saut � plusieurs reprises depuis que je maintiens ce carnet. J’ai rencontr� plusieurs carnetiers et carneti�res par l’entremise des soir�es mensuelles de YULblog. J’ai aussi �tabli des rapports plus pouss�s, par courriel, avec certains blogueurs.

Ce qui est int�ressant dans cette « valeur ajout�e » � l’exp�rience du blogue, c’est ce que �a change dans mes lectures quotidiennes. Il n’y a plus seulement les mots publi�s qui comptent mais aussi ceux qui ne le sont pas. Quand je connais un carnetier et que je sais ce qui se passe, en gros, dans sa vie, il m’arrive de constater que des �v�nements de son quotidien sont omis sur le Web. D’autres mots et d’autres histoires apparaissent � l’�cran ou alors la page reste la m�me, refusant de se « rafra�chir ». Ces « silences » sont parfois plus �loquents que la parole, m�me quand il ne s’agit que de d�tails triviaux. On peut alors lire entre les lignes, entre les respirations que marquent les jours sans billet. On peut imaginer. Se questionner. Compatir aussi, parfois. S’impatienter. Peut-�tre m�me aller jusqu’� s’inqui�ter.

Un blogue peut en dire long quand il choisit de se taire.

By Martine

Screenwriter / scénariste-conceptrice