I love you, vous ne m’entendez gu�re, I love you, vous ne m’entendez pas*

Sur son blogue, Alex a d�crit ses raisons pour souhaiter un vote favorable � l’ind�pendance du Qu�bec. Sur son carnet, A.J. lui a �crit une longue r�ponse concernant certaines questions reli�es aux cultures qu�b�coises et canadiennes. Leurs avis diff�rent mais la r�ponse de A.J. est bien articul�e et surtout, personnelle, sans g�n�ralisation � outrance, sans victimisation ou pointage de doigt. �a fait du bien!

J’ai un ami (pas qu�b�cois d’origine) qui m’a dit r�cemment qu’il croyait que les discussions avec des qu�b�cois francophones � propos de la question linguistique devraient �tre �vit�es car elles ne m�nent � rien et restent dans le domaine de l’�motif. Oui, c’est vrai que ces questions d�clenchent souvent les passions et qu’on a l’impression parfois de tourner en rond. Mais peut-on �tre �motif – c’est � dire faire appel � son bagage personnel – tout en ayant une discussion sens�e? Je le crois, m�me si j’ai �t� moi-m�me quelque peu « br�l�e » les rares fois o� j’ai os� aborder le sujet sur mon blogue.

Je suis n�e � Qu�bec dans un milieu exclusivement francophone. J’ai v�cu pendant pr�s de 10 ans aux �tats-Unis o� on m’a vue comme une canadienne, titre auquel je ne m’associais pas du tout, d’un point de vue identitaire. �a m’a donn� une perspective nouvelle sur la situation linguistique et depuis mon retour au Qu�bec, en 1998, je suis fascin�e par toutes ces questions de diff�rences culturelles. C’est en partie pour cela que mon blogue est bilingue. Par curiosit�. Par d�sir de savoir, en comprenant que pour bien savoir, il faut se mettre � la place de l’autre.

Je suis dans un �tat d’ambivalence, politiquement parlant. J’ai le Qu�bec � coeur et la langue fran�aise aussi, bien s�r, mais au contraire de l’�poque de ma vingtaine, je ne suis plus absolument certaine de la meilleure mani�re de permettre au Qu�bec d’�voluer le plus harmonieusement possible.

Je ne suis pas un �tre de certitudes et je ne crois pas � une seule v�rit�. Je crois cependant qu’il ne faut pas baisser les bras pour autant quand il est question de dialogue. Oui, nous avons historiquement de la difficult� � nous comprendre. Mais ce n’est pas en �vitant le sujet, comme un vieux couple qui n’esp�re plus rien, que nous approcherons une forme d’entente. Mais bon, pour entendre il faut d’abord vouloir pr�ter l’oreille et s’ouvrir aux opinions contraires et �a, c’est une qualit� malheureusement rare chez les blogueurs, comme dans toute la population d’ailleurs.

* I went to the market, par Gilles Vigneault.

By Martine

Screenwriter / scénariste-conceptrice