«C’est comme donner son bébé en adoption.»

Un article de Martin Bilodeau dans Le Devoir du 29 février explore une intéressante question:

Pourquoi le métier de scénariste est si mal reconnu dans le milieu du cinéma québécois?

Alors qu’approche la date finale d’inscription pour la nouvelle cohorte d’artisans de l’INIS (ce mercredi 5 mars), Ginette Petit, qui Å“uvre dans le milieu depuis 20 ans, se dit déçue de voir que le métier de scénariste est encore chez nous un métier de l’ombre. «Ç’a tout à voir avec l’histoire de notre cinéma, qui a débuté à l’ONF avec des cinéastes-auteurs.» Le cinéma direct, il est vrai, n’est pas né sur du papier. Sans renier cette importante page de notre histoire, le cinéma québécois a grandi, depuis, est sorti de l’adolescence, s’est industrialisé.

Mais les scénaristes qui commencent à émerger (on pense à Frédéric Ouellet, auteur de Grande Ourse et issu de l’INIS) avancent encore dans l’ombre des cinéastes. Une situation renversée par rapport à la télévision, où l’auteur est souverain, le réalisateur, une courroie de transmission. […]

Les six cinéastes finissants qui étaient présents la semaine dernière à l’activité organisée dans le cadre des Rendez-vous espèrent tous tourner leurs propres scénarios. Qui peut les blâmer? «La scénarisation est un travail ingrat parce qu’il n’a pas de finalité, soutient Ginette Petit. Il est remis entre les mains d’un réalisateur, qui va l’interpréter, et d’un monteur, qui va faire la même chose. Ça demande une grande part d’humilité, une grande maturité aussi.»

By Martine

Screenwriter / scénariste-conceptrice

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