Les 4 roues de la libert�
� l’�mission de radio Le Coeur � l’�t� ce matin, il y avait une table ronde sur le transport en commun. La conversation a surtout tourn�, il fallait s’y attendre, autour de l’automobile et des s�rieux probl�mes de circulation � Montr�al, en pr�vision du retour au travail du mois de septembre. �trangement, il n’a pas du tout �t� mention de Communauto, le service de partage d’auto dont je suis membre et que j’utilise plusieurs fois par mois.
Un des experts sur le panel a dit quelque chose qui m’a fait sourire: « � �couter les banlieusards, ils habitent tous � 20 minutes de la ville ». C’est vrai! Depuis que j’ai parl� de mon questionnement sur la vie en ville, de nombreuses personnes m’ont vant� les m�rites de leur banlieue, et peu importe o� ils vivaient, tous disaient �tre « � 20 minutes » de Montr�al, alors que la r�alit� de la circulation est toute autre.
Cette table ronde a soulign� l’importance de notre culture de l’automobile en Am�rique et du fait que ceux qui prennent les transports en commun sont ultimement vus comme des gens qui n’ont pas le luxe d’avoir le choix, une sorte de « losers » qui doivent partager leur v�hicule. L’auto en Am�rique, c’est notre place dans la hi�rarchie sociale, d’o� l’int�r�t pour tous ces salons de l’auto, �missions de t�l�, commandites de luxe, etc.
Autour de moi on comprend mal que je n’aie pas d’auto m�me si je pourrais me le permettre. Quand B. et moi allons chercher une voiture de Communauto, nous blaguons souvent que nous allons rouler dans notre « communist car ». C’est comme �a que j’ai l’impression d’�tre per�ue parfois, une id�aliste, une socialiste manquant de r�alisme. L’auto n’est pas vue comme un luxe polluant qui prend trop de place: c’est un droit acquis qu’on ne questionne pratiquement plus, m�me quand les embouteillages nous mettent chaque jour face � l’�vidence.
En attendant, les trains de banlieue manquent de wagons, leurs stationnements d�bordent et les autobus ont rarement droit � des voies r�serv�es. On mettra pourtant beaucoup de temps avant de voir la question du transport en commun au coeur des enjeux principaux d’une �lection. Rendre la vie difficile aux automobilistes, c’est perdre de nombreux votes.