Tu ne prononceras probablement jamais le mot gai m�me s’il ne met plus personne mal � l’aise. Plus que les luttes et la politique, ce qui compte pour toi c’est de pr�server ton intimit�, celle que tu �tais all� te b�tir, loin de ta famille. Tu m’as dit un jour, vaguement, que « les choses �taient devenus folles avec le sida ». Nous avions termin� un repas bien arros� et nous avions parl� un peu plus que d’habitude. Ton regard s’est alors fait lointain et la conversation s’est arr�t�e l�. Par timidit�, je n’ai pas os� poser les questions qui auraient pu m’aider � mieux te conna�tre. Mon affection et mon respect pour toi me gardent de pousser cette limite et tu sais tr�s bien faire respecter cette distance.
Dommage tout de m�me. Je ne saurai peut-�tre jamais le poids de ces mots pour toi, ce que cela a pu signifier dans cette partie de ta vie qui restera toujours un myst�re et qui semble aujourd’hui si loin de toi.
