Extase cin�matographique
Cadr� serr�, le visage d’une femme, couch�e. �mouvant et expressif, m�me lorsqu’il est vu � l’envers. Six mains caressent ce visage et deux de ces mains appartiennent � la femme. La peine et la confusion se m�lent au plaisir de Marie, qui s’accorde un r�pit hors d’une r�alit� trop p�nible � vivre.
Pas besoin de musique. Pas besoin de mouvements de cam�ra �labor�s. Rien qu’un moment pur. Un pur moment de cin�ma par un cin�aste qui a compris le pouvoir de l’image et la force des mots absents.
J’ai enfin vu Sous le sable, de Fran�ois Ozon. Un beau, beau moment de cin�ma. R�ussir ainsi � montrer l’ennui et la peine, sans jamais �tre ennuyant, tient carr�ment de la gr�ce. Il fallait beaucoup de talent aussi pour maintenir ce suspense dans un film dont la seule v�ritable action se d�roule dans les 15 premi�re minutes (la disparition du mari). La participation de l’auteure Emmanu�le Bernheim comme co-sc�nariste a s�rement jou� pour beaucoup dans cet air de myst�re du quotidien. �a aide aussi, bien s�r, que cette femme soit jou�e par Charlotte Rampling. Quelle pr�sence! Et cette robe rouge � la coupe parfaite qu’elle portait dans cette sc�ne!
Et puis �a prenait bien un film fran�ais pour nous montrer des gens encore sexuellement actifs et s�duisants � l’aube de la soixantaine…