Belle discussion chez Embruns (provoqu�e en partie par Karl, d�velopp�e aussi chez Steph) � propos de l’anonymat et des responsabilit�s des blogueurs. Je me permets ici de citer un long commentaire d’Isabelle qui porte � r�fl�chir:
« Je pense surtout qu��tre libre sous une identit� fictive, c�est n�avoir gagn� qu�une libert� fictive. Cette libert� l� est fantasmatique, elle reste � construire dans le r�el.
Un blog est int�ressant par la tension qu�il cr�e entre ces deux p�les. La n�cessit� de penser librement loin des contraintes officielles et professionnelles, et l�effort d�expression et d�argumentation, qui font que cette pens�e peut �tre raisonnablement assum�e par l�auteur, qu�il puisse un tant soit peu l�incarner, la r�aliser, la partager.
Sinon on verse dans un jeu d�brid� d�affirmation de ses humeurs qui est parfaitement vain, y compris en tant qu�auto-th�rapie. Le carnet qui devait �tre une qu�te, un espace de flottement et de doute bouillonnant o� le sujet trouve une forme de ductilit�, devient le lieu d�une pseudo-libert� ass�n�e, fig�e, d�r�alisante et schizophr�nique (« ici je suis chez moi, je fais ce que je veux et je vous dis M…. »). […]
Ce qui est important, c�est de cr�er un espace qui admet la convention d�une libert� raisonn�e, c�est � dire une libert� constamment n�goci�e avec soi-m�me et avec les autres. »
Il m’arrive aussi parfois de songer � cr�er un autre carnet, compl�tement anonyme, o� je pourrais aller bien plus loin dans mes �crits sans craindre que ma vie de tous les jours en soit affect�e (conflit au travail, proche bless� par mes paroles, etc). J’y pense mais je ne le fais pas. Probablement parce que ce ne serait pas aussi satisfaisant que �a en a l’air. Parce que je n’ai pas besoin d’une « libert� fictive ». Parce que j’aime ce que m’apporte ni.vu.ni.connu dans sa forme actuelle. Et parce qu’un seul blogue, �a prend d�j� beaucoup, beaucoup de temps.