Leave them kids alone

Ed and I often talk about how amazed we are at the amount of attention children get from adults these days (yeah, that’s the kind of stuff a childless couple talks about over dinner – go figure). Neither one of us ever had a parent who sat down on the ground to play Barbies or Legos with us, and when adults gathered for Easter or Christmas, the kids were sent away to play amongst themselves, the farther from the adults, the better. We had to face the facts at a pretty young age: we weren’t the center of the world. While the lesson might have been harsh at first, I have to admit we got over it pretty quickly and it was a useful concept to learn and to carry with us for our future relationships, personal or professional.

From age 16 to 20, I worked summers and weekends as a city camp counselor. I had to take care of 35 girls, watch over them, entertain them and teach them sports, new games, crafts, etc. I guess you could say I got that out of my system at a young age and after I quit that job, I didn’t feel the need to be the entertainer for children anymore. But as an adult, every time I felt annoyed at having to play with a kid, I started feeling guilty. Shouldn’t I be more enthusiastic about Legos, Transformers, or playing ball with a 3 year-old who can’t return it properly? Isn’t it good for me to get back in touch with my inner child in the company of a toddler? And if it’s supposed to be beneficial to the two of us, why am I so damn bored so quickly?

According to this article, I shouldn’t have felt guilty at all.

American-style parent-child play is a distinct feature of wealthy developed countries — a recent byproduct of the pressure to get kids ready for the information-age economy, Lancy argues in a recent article in American Anthropologist, the field’s flagship journal in the United States. […]

One inspiration for the article, Lancy says, was that he kept coming across accounts of parents who felt guilty that they did not enjoy playing with their children. The psychologist Daniel Kahneman and the economist Alan Krueger, both at Princeton, have found that parents routinely claim that playing with their kids is among their favorite activities, but when you ask them to record their state of mind, hour by hour, they rate time spent with their children as being about as much fun as housework.

From Boston.com, Leave those kids alone: The idea that adults should be playing with their kids is a modern invention — and not necessarily a good one.

Têtards et autres choses collantes

Rassurez-moi quelqu’un: aujourd’hui, j’ai essayé d’utiliser l’expression « elle est une vraie queue de poêlon » et il semble que personne n’ait su de quoi je parlais. J’ai pensé qu’il s’agissait peut-être d’une vieille expression, mais les « plus âgés » à qui j’ai parlé n’en connaissent pas la signification non plus. J’ai pensé que c’était peut-être un régionalisme, mais plusieurs personnes de Québec m’ont dit que ça ne leur disait rien. Google ne m’a pas rassurée (sauf pour me parler de têtards, ce que je savais déjà, mais ça n’est pas l’essence de l’expression que je recherche).

Cou donc! Vous connaissez? Ou bien il n’y avait que dans ma famille qu’on utilisait cette expression? (Ma mère disait aussi, pour décrire le même comportement, « ostie de mouche à marde », mais c’était moins poli.)

En passant, j’ai une phobie des grenouilles (surtout quand leurs pattes se détendent, beurk!), mais la chose la plus terrible, la plus horrible, la plus dégueu, c’est cette étape dans l’existence du têtard. Aaaaaah! L’horreur, je vous dis. Vous ne me ferez jamais me baigner dans un lac dont les bords sont envahis par ces bestioles, même si je sais qu’elles sont de loin préférables aux algues bleues.

Vous voulez savoir le boutte du boutte en ce qui concerne mon historique avec les grenouilles et autres bébittes dans le genre? Quand j’étais en 4ième année je crois, j’ai été choisie pour faire partie d’une équipe de Génies en herbe à mon école. (C’était une compétition à l’interne, pas le truc à la télé.) Anyway, mon équipe a gagné la deuxième place et chacun des 5 participants a eu droit à un beau livre en couleurs à couverture rigide. Tout le monde avait un livre différent. Celui sur lequel je suis tombée? Reptiles et amphibiens! Un livre plein de grenouilles et de lézards hyper réalistes et hyper dégueus. Je pense que je n’ai jamais osé l’ouvrir à nouveau tellement j’étais horrifiée! Pas étonnant que je déteste les jeux de trivia depuis.

Voyeurisme au féminin

En 1990, alors que je terminais une maîtrise à l’Université Laval, j’ai quitté Québec dans le cadre d’un programme d’échange pour aller étudier à l’école de cinéma de la San Francisco State University. J’avais obtenu une bourse d’études et comme mon visa ne me donnait pas le droit de travailler, je me suis consacrée exclusivement à mes études pendant un peu plus d’une année. Quel luxe pour moi qui travaillais à temps partiel depuis l’âge de 15 ans, en même temps que je poursuivais mes études à temps plein!

L’année scolaire 1990-1991 restera gravée dans ma mémoire comme une des plus belles années de ma vie. Je me suis enrollée dans le programme de « graduate film production » et j’ai réalisé 3 courts-métrages en un an. Nous travaillions alors sur le support 16mm et nous devions tout apprendre: comment rédiger un scénario, insérer le film dans la caméra (à la noirceur totale), lire un posemètre, éclairer une scène, enregistrer le son sur un Nagra, monter le film sur un Moviola ou une Steenbeck, faire le mixage du son, etc. Produire un court-métrage en 16mm coûtait très cher et la pellicule film est un support délicat. La moindre erreur nous coûtait des frais énormes de laboratoire – du moins énorme pour des étudiants – et j’ai vu de nombreux collègues quitter des salles de visionnement en pleurant car l’épreuve fournie par le laboratoire n’était pas de la qualité espérée et ils n’avaient pas les moyens de se payer une autre copie du film. J’étais pauvre, je ne savais pas comment j’allais gagner ma vie, je bouffais beaucoup de burritos à 3$ car ça remplissait bien, je faisais du montage jusqu’à très tard car réserver l’équipement coûtait moins cher la nuit, j’apprenais, j’apprenais et j’apprenais encore et je trippais comme une folle.

À la fin de l’année, un visionnement de 2 jours était organisé afin de montrer tous les films produits à l’école dans les 9 mois précédents. Les professeurs et les étudiants étaient ensuite appelés à voter pour choisir une dizaine de courts-métrages qui allaient former un programme d’environ 2 heures. Ce programme avait une excellente réputation à travers le circuit des festivals américains et il faisait une tournée dans plusieurs cinémas de répertoire aux États-Unis. J’ai eu la chance de voir mes films choisis deux années de suite, en plus de recevoir un prix accordé par le personnel enseignant. Je leur serai toujours reconnaissante d’avoir considéré mon travail avec le même égard que celui des étudiants réguliers du programme (je n’y étais que dans le cadre d’un échange après tout). J’ai ensuite soumis mon court-métrage intitulé Façade à divers festivals et j’ai eu la chance de le voir sélectionné dans plusieurs pays et de remporter quelques prix et mentions. À ma grande surprise, il semblait particulièrement populaire dans les festivals de films gais et lesbiens! Ah, la belle époque! Chaque lettre apportant une réponse positive me donnait de l’énergie pour plusieurs jours!

Tout ça pour vous dire que j’ai enfin numérisé Façade. Le transfert du 16mm au VHS, suivi du transfert sur DVD, puis de la numérisation sur mon iMac, fait perdre de la qualité à la photo originale, qui avait été l’oeuvre d’un directeur-photo de talent (aussi étudiant à l’époque) nommé Daniel Conrad. J’ai depuis perdu de vue les deux actrices du film, Ronda Hewitt et Paula Tin Nyo, qui étaient respectivement ma co-locataire (une actrice de formation) et une collègue d’études. Les scènes ont été tournées dans l’appartement que j’habitais alors à San Francisco et mon chum de l’époque, ma soeur Maryse, mon chat René, des amis et des inconnus ont joué les figurants dans le film, parfois même à leur insu…

Avec l’aide d’une amie (qui est encore dans ma vie), j’avais travaillé en laboratoire jusqu’à tard dans la nuit pour faire le générique d’ouverture avec des gels transparents et une caméra 16mm (pas d’ordinateur disponible pour faire ça à l’époque). C’était une manière d’économiser de l’argent mais le résultat est pauvre, comme ceux qui se donneront la peine de regarder le film pourront le constater. J’aurais pu refaire les crédits sur iMovie, mais bon, pour des questions d’archives et d’authenticité, j’ai décidé de les laisser comme ça.

Le film dure 13 minutes, sans dialogue (je voulais pouvoir le faire jouer aux U.S.A. comme au Québec, sans sous-titres), mais avec une trame sonore sur laquelle j’ai beaucoup bossé (même si vous ne pourrez probablement pas le remarquer!). Alors si le coeur vous en dit, prenez une petite pause et bon visionnement!

Façade from Martine at Vimeo.

Si ça ne fonctionne pas en cliquant sur l’image ci-haut, essayez par ici.