Je ne peux pas vous dire comment ça me déprime ce matin de lire les commentaires qui suivent le billet de Patrick Lagacé. Tous ces gens qui sont d’accord avec ce candidat de l’ADQ qui est trop con pour se rendre compte que ses propos sont racistes et font preuve d’une étroitesse d’esprit, tellement, tellement ridicule et dangereuse! Mais non. Les gens disent que ce candidat n’a fait qu’employer le mauvais ton mais qu’ils sont d’accord avec le « fond » de sa pensée. Ils accusent la rectitude politique, sans se rendre compte de tout ce que ce type de propos peut détruire en terme de progrès social. Comment ne peut-on pas voir toute la peur, l’ignorance et le mépris qu’il y a dans une déclaration comme: « Tu n’es pas chez vous ici, tu es en visite. À long terme, mais quand même. » Le pire, c’est que je connais des gens, des gens que je respecte en d’autres circonstances, qui vont lire ça et qui vont se dire « ben cou donc, je suis d’accord avec ça, moi. On est chez nous au fond. »
Maudit que c’est déprimant. Qu’est-ce que ça va prendre pour que les gens cessent de s’accrocher à cette peur qui leur fait perdre raison, vision à long terme et compassion? À quoi cherche-t-on autant à s’accrocher? Est-ce simplement une question d’éducation? J’espère tellement que ça va être différent avec la prochaine génération, mais pour dire vrai, j’ai bien de la difficulté à entretenir cet espoir. On fait dur. On fait vraiment dur.
(Et pas besoin de me dire que « nous » ne sommes pas les seuls à faire dur. Je suis malheureusement très consciente du fait que la bêtise humaine est universelle.)