Première étape

Je sais que vous êtes plusieurs visiteurs de ce blogue à vous intéresser à la scénarisation. Si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous conseille d’aller lire l’excellent billet publié la semaine dernière chez Chroniques Blondes. Geneviève y parle avec expérience et sagesse (oui oui!) de la scénarisation télévisuelle et des contraintes auxquelles tout scénariste doit faire face. Un passage en particulier a retenu mon attention:

Un scénariste n’écrit pas “sa” série. Il écrit la série qu’il est “possible” de faire.

En cours de route, on aura trahi des idées, des idéaux. On se sera trahi soi-même, quelques fois pour le mieux. D’autres fois pour le pire.

Ça ne sert à rien de s’accrocher, ce sera bousculé de toute façon, c’est la nature de la bête.

Après avoir reçu le feu vert d’un diffuseur, et bien appuyée par une équipe de production qui a fait appel à mes services, j’entame ces jours-ci la scénarisation des trois premiers épisodes d’une télésérie de fiction (ou, dans le jargon du métier, un « téléroman plus »). C’est la première étape du développement et pour toutes sortes de raisons, certains projets ne vont pas plus loin que l’écriture de ces trois épisodes.

Comme Geneviève le décrit très bien dans son billet, il y a BEAUCOUP d’étapes avant qu’une série puisse voir le jour à l’écran. Beaucoup d’opinions et de notes à intégrer. Beaucoup d’éléments à prendre en considération. Beaucoup de textes à jeter, beaucoup de métiers sur lequel il faut remettre cent fois son ouvrage. Après avoir travaillé pour le cinéma où les protagonistes ont à peine quelques minutes pour se faire connaître, pouvoir développer des personnages pendant plusieurs saisons est un luxe qui me fait rêver.

Mais entre le rêve, les bonnes intentions, le travail acharné et les contingences, qu’adviendra-t-il de ces textes?

Aucune idée. J’ai hâte de connaître l’issue du projet, mais pour l’instant, je vais tenter d’apprécier le plus possible toutes les étapes qui restent à venir. Et plus on passera d’étapes, plus il y aura de chances que le projet se concrétise.

Stay tuned, comme on dit!

Jeux de patience

Vous aimez les jeux de patience? La production cinématographique est peut-être pour vous!

On est parfois surpris dans mon entourage d’apprendre que certains projets sur lesquels je travaille depuis plusieurs années sont encore coincés au stade du développement. « T’es encore là-dessus? » « C’est pas mort, ce projet là? » « Cou donc, ça fait combien de versions que tu écris? »

La plupart du temps, c’est à l’étape du financement que ça bloque. Beaucoup d’aspirants, peu d’élus. Notre structure de financement gouvernementale engorge encore davantage l’entonnoir, mais il n’est pas rare d’entendre parler de gros projets de films américains qui ont mis des années avant de voir le jour.

Pour mieux comprendre pourquoi il peut se passer 20 ans entre l’idée donnant naissance à un projet de film et la première journée de tournage, je vous suggère deux articles:

1. La Presse s’est servi du film Grande Ourse pour illustrer le long parcours d’un scénario québécois à la recherche de financement: Patience, on tourne! Au moins le film a obtenu du financement! Il y a bien des projets qui mettent autant de temps à être évalués sans pour autant connaître une fin heureuse. (Vous savez de quoi je parle…)

2. L’article The Whole Milk, du San Francisco Magazine, décrit la route cahoteuse empruntée par l’excellent film Milk mettant en vedette Sean Penn.

De mon côté, je continue à attendre des réponses… Heureusement qu’il y a le blogue pour me permettre, à l’occasion, de voir mes mots (et mes maux) apparaître instantanément!

Bad movie, bad script?

We award “best screenplay” based on a viewing of the finished film. If the movie was good, we figure the screenplay was probably pretty good. […] Worse, we also presume that a bad movie came from a bad screenplay. At some point, I’ll fund a comprehensive study of film reviews from the past 10 years, tracking exactly how many times the film’s screenwriter’s name is mentioned. My gut tells me that the writer’s name is three-to-four times more likely to be mentioned in a negative review than a positive one. But I’d love to see data.

Yeah, I’d love to see the data too.

From the blog of John August, screenwriter/director.