On parlait � la radio ce matin du livre de Graham Fraser, Sorry I don’t speak French – Confronting the Canadian crisis that won’t go away. Les animateurs de l’�mission ont mentionn� le fait que plusieurs anglophones font l’effort de parler fran�ais mais d�s que les francophones entendent leur accent, ils leur r�pondent imm�diatement en anglais.
Mon chum est un anglophone du Cap-Breton en Nouvelle-�cosse. Il vit au Qu�bec depuis plus de 15 ans et a encore de la difficult� � parler fran�ais. C’est en grande partie « sa faute », bien s�r. Il a pris des cours de fran�ais � son arriv�e mais n’a pas pouss� les �tudes plus loin. Il travaille aussi pour une compagnie am�ricaine et tous ses amis sont soit anglophones, soient bilingues alors parler anglais au quotidien n’est pas un probl�me. Je n’ai ni la patience ni la m�thode pour lui enseigner le fran�ais alors on le parle peu souvent � la maison.
Mais quand on sort et qu’on est dans un commerce ou dans un resto, je m’adresse toujours aux commis et aux serveurs en fran�ais et mon chum en fait de m�me. Son fran�ais est assez bon pour qu’il puisse facilement se faire comprendre mais d�s que les commis entendent son accent, ils lui r�pondent imm�diatement en anglais, m�me s’il continue � leur parler fran�ais! C’est compl�tement d�courageant pour lui qui manque d�j� de confiance dans ses capacit�s d’apprendre une langue seconde. « Is my accent that terrible? », qu’il me demande � chaque fois. Et moi de le rassurer…
Pourquoi est-ce qu’on fait �a si facilement � Montr�al? Est-ce parce que �a nous para�t plus simple? Est-ce vu comme une courtoisie? Est-ce une fa�on de montrer qu’on est sup�rieur parce qu’on est bilingue? Et pourquoi, avec une telle attitude, continue-t-on de gueuler contre les anglos unilingues? Quelle est la logique dans ce comportement?
Je dis souvent � mon chum qu’il faudrait qu’on d�m�nage � Qu�bec (ma ville natale). J’ai l’impression que le probl�me serait moins flagrant l�-bas et qu’il serait plac� dans une situation d’immersion beaucoup plus intense. Mais pour l’immersion, il pr�f�rerait le sud de la France…
L’�tat du bilinguisme au Canada est le sujet de l’�mission de radio Maisonneuve en direct ce midi.