Tiens-toi ben, j’arrive

J��cris pour gagner ma vie. Je ne croyais pas que ce serait v�ritablement possible au Qu�bec et je doutais d�avoir la couenne assez dure mais voil�, depuis 3 ans, �a marche. Enfin, quand je dis �a marche, je veux dire que je ne suis pas forc�e d�aller prendre un emploi chez Tim Hortons � temps plein pour pouvoir survivre, m�me si mes lecteurs r�guliers savent que cette possibilit� plane toujours au-dessus de ma t�te, comme un gros nuage gonfl� de pluie.

Je ne me plains pas, non. Mais je commence � m�impatienter un peu, moi qui suis de nature plut�t patiente. Voyez-vous, j��cris principalement des sc�narios (on dit sc�narii au pluriel) et un sc�nario qui n�est pas tourn� est un texte qui n�existe pas. J�ai beau recevoir un ch�que pour mes bons services, j�ai beau recevoir de bons commentaires des gens qui me lisent, tant que mes histoires ne se retrouvent pas � l��cran, je n�ai rien. Mes textes ne sont que du vent. Pas de satisfaction du travail accompli.

Je lis beaucoup de blogues de sc�naristes et je sais que �a peut prendre des ann�es avant qu�un film ne se fasse. Entre l�id�e d�adapter la nouvelle d�Annie Proulx et la sortie de Brokeback Mountain sur les �crans, il y a eu de nombreuses ann�es de travail et de n�gociations. C�est souvent quand on avait abandonn� tout espoir de voir son texte produit qu�un studio de cin�ma s�y r�-int�resse soudainement et le fait rena�tre de ses cendres. Je dois prendre mon mal en patience. Je sais tout �a. �a ne m�emp�che pas d�avoir envie de quelque chose de concret � me mettre sous la dent avant que je ne passe � une autre d�cennie de mon existence�

C�est mon � mid-life crisis � � moi. Je m�en veux un peu de ne pas avoir fait � 25 ans ce que je fais maintenant. Je m�en veux d�avoir �t� craintive et peuuuuureuse, de ne pas avoir cru que c��tait possible financi�rement, d�avoir fait cent m�tiers avant d�entreprendre celui-ci. Je vois de jeunes romanciers qui publient leurs textes alors qu’ils sont dans la vingtaine et je me dis: � les p�tits crisses. � Ben oui, de l�envie, pure et simple. De l�envie pour leur bravoure, leur acharnement, leur na�vet�, leur �nergie, leurs parents qui payaient leur loyer (ce n�est pas le cas pour tous, mais bon, je mets tout le monde dans le m�me paquet quand je suis fru).

Je sais, c�est pas beau l�envie chez une femme de mon �ge. �a creuse les rides naissantes. �a fait un petit pli pas flatteur du tout au coin de la bouche. Mais bon, c�est mon caract�re et on dit que c�est le caract�re qui fait la beaut� apr�s un certain �ge alors vos gueules.

Je disais quoi donc avant de me mettre � parler des p�tits crisses?

Ah oui! Je voulais vous dire que �a se peut que 2006 soit une ann�e de changement. De d�blocage. De d�frustration. Apr�s plusieurs h�sitations, changements de r�alisateur, r��critures, recherche de financement et autres trucs dont je me permets rarement de parler ici pour ne pas me mettre dans le trouble, il est fort probable que non pas un mais deux, DEUX de mes projets soient port�s � l��cran cette ann�e. Rien n�est certain, rien n�est sign� et tout peut changer dans cette business mais je m�accroche tout de m�me � cette id�e comme certaines personnes s�accrochent � leur cr�me anti-rides. Je me couvre d�une petite couche d�espoir toute mince soir et matin. �a me redonne le sourire de mes 20 ans et le petit �clat dans l��il qui me manquait. Combin� avec des exercices r�guliers et une perte de poids lente mais constante, j�attends l�arriv�e de la quarantaine avec une paire de gants de boxe. Watchez-vous mes p�tits crisses. ;-)

Bataille: mise � jour

Quelques nouvelles infos concernant la bataille d’oreillers qui a eu lieu � Montr�al vendredi dernier:

-De nombreuses nouvelles photos sont disponibles sur Flickr.

-Nicolas Langelier a parl� de la bataille et du ph�nom�ne des flashmobs dans le cadre de l’�mission de radio Indicatif Pr�sent.

-Amanda Congdon du vid�oblogue Rocketboom a montr� un extrait vid�o de la bataille (film�e par Fran�ois) en la qualifiant de most aggressive yet. C’�tait pas si dur que �a en avait l’air…

L’�tre humain, cet �ternel optimiste

Debout devant le placard � contempler des v�tements dont je songeais � me d�barrasser, l’un des grands paradoxes de la nature humaine m’est venu � l’esprit:

Comment se fait-il que quand on engraisse, on fait le choix de garder nos v�tements devenus trop petits pendant des ann�es, au cas o� on r�ussirait � retrouver notre taille d’origine, alors que quand on maigrit, on s’empresse de rassembler tous les v�tements trop grands pour les donner imm�diatement � quelqu’un d’autre?