Faire face au cancer avec la pensée réaliste

J’ai publié récemment sur mon blogue un billet concernant les dangers de la pensée positive. J’aimerais revenir sur ce sujet qui me touche tout particulièrement en vous présentant un nouvel ouvrage publié chez Flammarion Québec: Faire face au cancer avec la pensée réaliste.

Je vous en parle tout d’abord parce que ce livre a été écrit par une personne dont je suis proche depuis l’enfance: Josée Savard est ma « vieille » et précieuse amie depuis l’école primaire dans la basse-ville de Québec. Elle est maintenant professeur titulaire à l’École de psychologie et chercheur au Centre de recherche en cancérologie de l’Université Laval. Je n’ai rien à voir avec ses succès mais je suis quand même très fière d’elle!

Mais je vous parle surtout de ce livre parce que c’est un ouvrage important qui pourrait venir en aide à vous ou à un de vos proches. Josée a une expérience clinique de plus de 15 ans auprès de personnes confrontée à une maladie menaçant leur vie. Elle a donc vu les effets négatifs de la tyrannie de la pensée positive sur les patients: culpabilisation, anxiété, colère, dépression, découragement, etc. Quand on croit pouvoir se guérir si « on le veut vraiment », alors lorsque le cancer reprend le dessus, on peut être porté à croire que c’est de notre faute. Les gens malades n’ont pas du tout besoin de cette pression supplémentaire!

L’ouvrage s’adresse aux patients atteints du cancer. Il pourrait aussi être d’une grande aide aux professionnels de la santé Å“uvrant en oncologie. L’auteur leur propose d’adopter la pensée réaliste qui favorise l’adaptation de la personne à la maladie en l’amenant à percevoir sa situation telle qu’elle est, tout en espérant que le meilleur survienne. Cette approche est basée sur les préceptes de la thérapie cognitive-comportementale, celle qui a reçu le plus de preuves scientifiques quant à son efficacité.

Ce que j’aime particulièrement de ce livre, c’est qu’on n’y trouve pas de recette miracle ni de mysticisme bon marché. Juste des techniques faciles à comprendre et qui ont été testées par de nombreux psychologues en clinique. L’ouvrage est divisé en 9 chapitres qui proposent des conseils pratiques pour aider à diminuer les difficultés psychologiques associées à la maladie.

Voici la liste des chapitres:
1. Le cancer et l’optimisme réaliste
2. L’influence des pensées et des comportements
3. Reconnaître les pensées négatives et les remplacer par des pensées réalistes
4. La culpabilité et la dépression
5. L’anxiété et la peur de la récidive
6. La colère
7. L’insomnie
8. La fatigue
9. S’adapter à la progression du cancer et apprivoiser la mort

Déprimant comme lecture? Je ne le crois pas, non. Comme le conclut l’auteur du livre:

Personne ne sera jamais heureux d’avoir un cancer, mais il est possible de vivre cette situation plus sereinement, en changeant la façon de la percevoir et en éliminant plusieurs comportements qui maintiennent les difficultés psychologiques.

Comme m’a dit Josée dans sa dédicace, j’espère que vous n’aurez jamais besoin de lire ce livre. Mais si vous ou un de vos proches est atteint du cancer, cet ouvrage pourrait faire une différence dans leur manière de gérer leurs émotions pendant la maladie.

Tout le monde veut aller au ciel oui mais personne ne veut mourir

La semaine dernière, un article tiré du Gardian a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux et les blogues: Ten Rules For Writing Fiction. Le quotidien britannique a demandé à une douzaine d’auteurs d’offrir quelques conseils aux aspirants écrivains pour arriver à écrire de la fiction.

La grande popularité de cet article marque un triste paradoxe bien relevé par le Globe and Mail dans un texte concernant l’industrie du livre de « conseils littéraires »:

The market for fiction shrinks every year, the attention paid to novels by the media diminishes monthly, booksellers demand ever-lower prices, everybody in the industry says it’s the worst it’s ever been. And yet more academic or private creative-writing programs are created every year, and the demand for advice on becoming a novelist remains furiously high. […]

The discussion of creative writing seems more popular than creative writing itself.[…]

It’s strange that a publisher is almost guaranteed to sell a few thousand more copies of a book about how to write fiction than it would an actual work of fiction.

Triste, non, qu’un éditeur fasse plus d’argent en publiant un livre sur « comment écrire de la fiction » qu’en vendant de la fiction?

Qui sont tous ces gens qui rêvent d’écrire mais qui n’achètent presque jamais de livre ou qui prennent à peine le temps d’ouvrir un roman?