Nothing goes between my toes

Here’s a great post for those of you who also cannot wear those damn thong-style flip-flops. Like this blogger, I have tried them and cannot walk more than 50 feet without being in pain.

By the way, francophone quebecois have great names for flip-flops and these names vary according to different regions. In Quebec City, we called them skitounes. I think they call them babouches around Montreal. If you remember more names for them, let me know.

La tension des mots

L’�criture des autres, m�me de mes contemporains, m�me de ceux que je jalouse, m’a toujours �t� d’un grand secours. Quand j’oublie que je suis un �crivain, quand plus rien ni personne autour de moi ne me le rappelle, quand cette activit� para�t vraiment trop vaine, je cherche un livre. Pas pour renouer avec des personnages ou retrouver des �motions. Seulement pour �prouver ceci: la mise en tension des mots.

Je veux me rappeler comment l’�crivain a profil� ses phrases pour entrer dans son sujet. D’ailleurs, le « comment » ici est de trop. Je veux simplement r��prouver cela: que certains se consacrent � profiler des phrases pour p�n�trer des mondes qui, sans ces phrases ainsi exactement profil�es, resteraient inconnus.

Dans ces gestes (tende le bras vers l’�tag�re, tirer le livre, parcourir quelques phrases au hasard), je guette en moi l’�closion d’une vision. Elle est � peu pr�s toujours la m�me: au centre une forme aux contours flous, peut-�tre une montagne, d’une texture ind�termin�e mais dot�e d’un magn�tisme puissant. Un �tre humain appara�t en silhouette devant cette montagne. La silhouette se d�forme au gr� de ses tentatives pour aborder la montagne. Soudain elle trouve une fa�on de tourner les �paules, de se pr�senter. Cette mani�re de tourner les �paules, de se pr�senter, c’est le tranchant de l’�criture. La silhouette peut alors p�n�trer la montagne.

Extrait du tr�s beau livre Des phrases courtes, ma ch�rie, de Pierrette Fleutiaux.
Vous avez eu une m�re? Elle a vieilli? Ce livre devrait vous toucher.