Et rappelez-vous: il est possible d’oublier.

Vu vendredi dernier: Eternal Sunshine of the Spotless Mind, �crit par Charlie Kaufman, dont la carri�re fait r�ver tous les autres sc�naristes. Vous connaissez beaucoup de sc�naristes dont le nom est plus connu que celui des r�alisateurs qui font ses films? Il serait int�ressant de voir jusqu’� quel point les r�alisateurs qui travaillent avec lui ont un impact sur le sc�nario d’origine. La r��criture par le r�alisateur est une pratique courante…

Je ne vais pas faire une critique de film parce qu’une v�ritable critique, �a demande beaucoup trop de travail. Je me contenterai de dire que j’aime la libert� et la folie de la plume de Kaufman et que j’adore me plonger t�te premi�re dans ses univers, m�me si je trouve souvent que ses personnages sont quelque peu clich�s (le sc�nariste tortur� de Adaptation, la fille libre dont le plus grand signe de r�bellion est repr�sent� par ses nombreuses couleurs de cheveux dans Eternal Sunshine) et que je reste �motivement d�tach�e pendant le visionnement des films qu’il a �crit.

On pourrait passer des heures et des heures � analyser Eternal Sunshine of the Spotless Mind (et cet article le fait tr�s bien) mais selon moi, le th�me ou plut�t le questionnement � la base du film est simple: Si, avant de d�buter une relation avec quelqu’un, vous �tiez d�j� au courant de tout ce qui tournera mal, si vous connaissiez d�j� tous les travers de l’autre, est-ce que vous voudriez quand m�me vivre cette relation? Si la r�ponse est non, pr�f�reriez-vous tout oublier et effacer � jamais la m�moire de ce lien qui vous a uni � quelqu’un d’autre? Si vous r�pondez oui � cette derni�re question, qu’est-ce que �a dit de vous en tant que personne? Et de nous, en tant que soci�t�?

Vous voulez effacer quelqu’un de votre m�moire? Le laboratoire Lacuna Inc. vous en offre la possibilit�

Printemps zen

Il fait un temps superbe. 24C dans mon bureau, sans l’aide du chauffage. �a va �tre beau en plein �t�! J’ai ouvert quelques fen�tres et le chat peut enfin se promener sur le balcon, le nez au vent, d�pass� par toutes ces odeurs, �nerv� par le chant des nombreux oiseaux et le bruit des quelques autos qui passent devant chez nous. Je vous jure, c’est pas mal plus calme ici que �a ne l’�tait au coin de Berri et Mont-Royal, en plein coeur du Plateau…

Acheter une maison transforme vraiment les gens. Je suis propri�taire depuis 5 mois seulement et me voil� d�j� avec de nouvelles manies. Je m’arr�te � tous les kiosques de journaux pour consulter les magazines de d�coration. Je v�rifie r�guli�rement les fluctuations des taux d’int�r�t sur les hypoth�ques. Je regarde la liste des maisons � vendre dans mon quartier et surveille les prix pour juger de l’�tat du march�. Mais le plus �tonnant, c’est que je me suis mise � consulter des ouvrages sur le jardinage. Oh boy.

N’ayez crainte : je ne me transformerai pas en pouce vert du jour au lendemain, moi qui ai r�ussi � meubler 8 pi�ces sans ajouter une seule plante d’int�rieur. Mais les 4 grandes portes-fen�tres de la salle � d�ner offrent une vue sur la cour arri�re et cet espace devient en quelque sorte une autre pi�ce de la maison. Malheureusement, pour l’instant, notre cour est recouverte de boue. Pas moyen d’y marcher sans s’enfoncer dans la terre noire. Les propri�taires pr�c�dents ne se sont pas occup� du terrain et le gazon est mort il y a longtemps, sous l’ombre de nos deux grands �rables.

Je consulte donc les magazines de jardinage et je me laisse s�duire par les jardins qui ont l’air sauvage et qui demandent tr�s peu d’entretien. Je sais, je r�ve en couleur (ou plut�t en vert fonc�, mais bon). Je ne me vois pas faire pousser des fleurs et des l�gumes. Je m’imagine tout de m�me assise � la table de la salle � d�ner, en train de contempler un beau jardin zen, rempli de grosses roches, de jolis caillous et de gramin�es qui poussent tout seul. Je veux entendre le bruit du vent dans les herbes plut�t que la tondeuse des voisins… Dans mes r�ves les plus fous, il y a des cr�atures comme celle-ci dans mon jardin (parfait pour faire peur aux enfants des voisins). Blork, lui, pr�f�re cet homme de boue.

En tous cas pour l’instant, la boue, c’est pas �a qui manque chez nous…. Heureusement qu’il y a des sites comme celui des Banlieusardises pour venir en aide aux urbains en exil comme nous!