Singeries de f�vrier

Je sais, je suis quelques heures en avance pour les singeries de f�vrier, mais comme j’ai quelques lecteurs en Europe et que c’est d�j� mercredi l�-bas…

Voici donc une courte liste de moments dans ma vie o� je me suis sentie vraiment en vie, tr�s consciente d’�tre l�, tr�s intens�ment pr�sente.

Victoire inesp�r�e : Nous �tions un groupe d��tudiantes de 16 ans de la basse-ville de Qu�bec, pas trop mauvaises au volley-ball. Les obstacles �taient nombreux mais nous avons r�ussi � trouver un coach et r�unir les fonds n�cessaires pour nous rendre � un tournoi provincial � Montr�al. Contre toute attente, nous nous sommes retrouv�es en finale contre nos �ternelles rivales, une �quipe de la haute-ville. La tension �tait tellement forte qu�une des adversaires a �clat� en larmes sur le terrain quelques secondes avant le service final. Victoire 16-14! Nous �tions hyst�riques! Quelle sensation incroyable! Un tr�s beau � trip � d��quipe comme je n�en ai plus connu apr�s �a.

Live et en vie : Rien de mieux pour moi que la musique pour allumer les sens et chasser la torpeur du quotidien, surtout si cette musique est jou�e � live �. Certains de mes souvenirs les plus intenses proviennent de concerts auxquels j�ai assist�, quand le chanteur/musicien entonne une pi�ce que j�adore. J�ai aussi des souvenirs de descente du Mont-Royal � v�lo � toute vitesse, les �couteurs sur la t�te et le sourire aux l�vres. J�ai l�impression de remarquer chaque branche qui bouge, chaque caillou qui glisse sous mes pneus.

Promesses, belles promesses : Un voyage d�affaires. Un souper au resto � quatre. Un coll�gue, non-disponible mais dont j��tais tr�s amoureuse, assis � ma droite. Nos mains sous la table. Une discussion int�ressante, du bon vin, les rires de nos camarades. Un sourire de bonheur total sur ses l�vres. L�entendre dire tout haut : � I haven�t felt this happy to be alive in a long long time �. Savoir qu�il le pense vraiment. Savoir aussi que ce qui viendra apr�s entre nous ne sera jamais aussi parfait que ce moment.

Paris, toujours Paris : Premier voyage en Europe et premier voyage solo apr�s une difficile s�paration. 11 heures de vol entre San Francisco et Paris. �puis�e, je mets un moment � trouver mon h�tel dans le d�dale du Marais. J�y d�pose ma valise et je pars tout de suite � pied, avant que la nuit tombe. Je m�assois devant Notre-Dame baign�e par la lumi�re du soleil couchant. Je suis � Paris. Seule. J�ai surv�cu. Mon c�ur bat encore. Je suis en vie. J�ai deux semaines de vacances devant moi et je ne sais pas du tout ce qui va se passer. G�nial.

Ave Maria : Mon p�re �tait r�guli�rement engag� pour chanter lors de fun�railles. Il appr�ciait surtout les messes en latin et le chant classique. Il avait une id�e tr�s arr�t�e de ce qu�il aurait aim� entendre lors de ses propres fun�railles. Quand il est mort, nous avons eu beaucoup de difficult� � rassembler les chanteurs dont il nous avait parl� et nous avons d� engager trois personnes que nous ne connaissions pas. La moiti� de la messe s��tait d�roul�e tr�s ordinairement quand une jeune chanteuse s�est lev�e et a entam� l�Ave Maria, en latin. La beaut� et la puissance de sa voix dans cette �glise moche m’ont prise par surprise… J��tais en larmes, la gorge nou�e, mais je souhaitais tout de m�me que cette voix ne s�arr�te jamais. Depuis, je n�entends plus ce chant de la m�me mani�re.

Au sommet : Le Mont Tamalpais en Californie est un de mes endroits pr�f�r�s. J�ai l�impression d��tre au-dessus de la vie et en m�me temps compl�tement consciente de mon c�ur qui b�t, de ma respiration. � chaque fois que j�y vais c�est la m�me chose, mais j�ai particuli�rement appr�ci� ma visite l�an dernier avec deux �tres dont je suis tr�s �prise (et un petit ange que j�apprenais � conna�tre).

2 roues, 1 �le et la plus belle des idylles: Isla Mujeres, Yucatan. Apr�s un d�ner d�licieux dans un resto au d�cor enchanteur, nous rentrons � notre auberge en scooter, lou� pour mieux nous d�placer sur cette petite �le. Arriv�s � l�auberge, nous d�cidons de continuer notre chemin et de faire le tour de l��le. Nous roulons au bord de l�oc�an, sans casque, sur une route d�serte et sombre, avec le vent chaud qui nous fouette le visage et le bruit des vagues, plus pr�sent que celui du moteur. Nous rigolons doucement, tellement la sc�ne est idyllique, tellement il fait bon d��tre en vie.

Et vous? Vous vous rappelez de moments (agr�ables ou non) o� vous avez �t� tr�s tr�s conscient d’�tre en vie? Si vous publiez une r�ponse sur votre carnet, laissez-moi un mot dans la section des commentaires ci-bas.

The most optimistic among us

« What disturbs me is not that so many people want to write a novel, but that they are led to believe it’s within their grasp. A whole self-help industry and the curriculae of countless evening classes have grown up around the public’s willing gullibility.

Like any of the arts, writing cannot be learned by rote. It is not a question of mastering rules and guidelines. Good fiction is as hard to write as a good symphony. On some level, even the most optimistic among us know that. It’s only when we finally acknowledge this to ourselves, though, that we start to enjoy reading again. »

From So you want to write a best-selling novel? Give up now, by Rosemary Goring.

via Bookslut