Viens de me taper un fou rire incroyable: douleurs aux joues, crampe au ventre, difficult� � respirer, disparition de toute pens�e, larmes qui recouvrent le visage, perte de contr�le, corps pli� en deux. �a faisait longtemps. Le pire, c’est que je ne sais m�me plus ce qui a d�clench� notre long rire. Je sais cependant que je suis tr�s fatigu�e et �a, �a aide.
Ce n’�tait pas le cas cette fois-ci mais habituellement, ma partenaire de fou rire, c’est ma soeur, celle qui a 4 ans de plus que moi. Enfants, nous �tions tr�s diff�rentes mais nos sens de l’humour se rejoignaient et certaines situations nous faisaient tellement rire que nous n’arrivions plus � reprendre le contr�le. Ma m�re nous disait alors: « Arr�tez, vous allez pleurer! ». Je me calmais jusqu’� ce que je vois les �paules de ma soeur sursauter, tentant de contenir son rire, ce qui red�clenchait toujours le mien.
Maman avait raison. Souvent, sans que nous ne comprenions ce qui nous arrivait, nos fou rires tournaient en s�ance de larmes. Maman levait alors les yeux au ciel. Cette complicit� et cette folie la d�passaient. « Deux grandes filles comme vous autres », qu’elle nous disait d’un air d�courag�. Ce genre de rire ne convenait pas aux personnes matures. Il fallait apprendre � se contr�ler.
J’ai toujours �t� fascin�e par cette familiarit� entre le rire et les larmes. Ils sont pour moi tr�s tr�s proches. « Est-ce que tu ris ou tu pleures? », qu’il m’arrive de me faire demander… Je ris cependant plus facilement en public que je ne pleure. Au contraire des larmes, le rire a rarement besoin d’�tre justifi�.
Au cin�ma, j’appr�cie toujours les sc�nes o� l’on r�ussit � bien repr�senter les fou rires. Bien dirig� et avec une bonne complicit� entre les acteurs, �a peut �tre un moment de gr�ce incroyable. Mais je suis trop fatigu�e pour trouver des exemples!
