Super huit
Depuis mon d�part de la Californie en 1998, je suis retourn�e 3 fois � San Francisco. Les deux premi�re fois j’y �tais en reportage pour l’�mission de t�l� pour laquelle je travaillais et qui a connu son « crash » un peu avant celui de l’industrie qu’elle couvrait (nouvelles technologies). Quand j’avais quelques heures de libres, j’essayais de joindre mes amis et anciens coll�gues pour aller prendre une bi�re. Ce n’�tait pas chose facile. La bulle des dot com n’avait pas encore �clat� et tout le monde bossait tr�s fort.
Ce fut tr�s diff�rent pendant ma r�cente visite � San Francisco. Presque tous mes amis – auparavant employ�s dans le secteur des magazines high tech – ont perdu leur boulot. J’ai donc eu la surprise de les trouver chez eux � chacun de mes appels. « Tu es libre pour aller prendre un verre ce soir? », je m’empressais de leur proposer. « Pourquoi ne pas passer toute la journ�e ensemble? J’ai du temps maintenant. », m’offrait-il � la place. Ce qui n’est pas bon pour le porte-monnaie peut �tre �trangement agr�able pour l’amiti�!
Mes amis sont loin d’�tre les seuls dans cette situation. Huit journalistes et auteurs am�ricains, sans emploi depuis plus d’un an, ont d�cid� de se r�unir sur un site Web pour faire une sorte de « reality show » sur la vie apr�s le travail. Le site a d�but� � la fin du mois de juin et s’appelle 8 good people. Les compagnons racontent leurs joies et angoisses dans une section de style blogue intitul�e Tales of the Fellowship. Bien s�r, un petit c.v. est disponible pour chacun des journalistes et les employeurs �ventuels sont encourag�s � leur faire parvenir un courriel.
Une des histoires qui semble �tre la plus populaire et qui intrigue les journalistes (ceux qui ont encore un emploi et qui couvrent le ph�nom�ne « 8 good people » pour leur m�dia respectif) est celle de Clair, ancienne employ�e d’une dot com qui a « perdu » un million de dollars avec des actions qu’elle aurait pu empocher si elle avait �t� plus rapide. Elle raconte:
Now here comes the morally edifying part where I really kick myself in the pants. Why did we lose all that money? Because we shamefully failed to spend it.
We didn’t cash in because we didn’t want anything that badly. We never even bought a SUV–we’re still driving a ’94 Geo Prizm. Why? Because the Prizm was still running. Now I’m forced to mournfully ask myself: Why, why, why didn’t I want more stuff? Because I can tell you that I want stuff now, a lot, all the time.
Le concept est int�ressant m�me si le site gagnerait � �tre plus personnalis�. Les journalistes ont fait le choix de ne pas afficher leur photo ou leur nom de famille, et le tout manque de chaleur, � la fois dans le ton et la mise en page. N’emp�che, je me demande si, comme la plupart de mes amis sans emploi, ils profiteront de ce r�pit pour soit voyager, faire un enfant, ou s’acheter un chien!