La pure sensation d’être

Le bonheur, c’est quand il ne se passe rien, quand rien ne me distrait de la pure sensation d’être, mais pour éprouver ce bonheur il faut le risquer, le perdre constamment en voulant en faire quelque chose, en cédant à cet autre désir d’être non seulement en vie mais de vouloir multiplier la vie, l’accroître en se rapprochant de quelqu’un d’autre qui nous semble en être la source ou en essayant de faire à notre tour toutes sortes de choses (un livre, une bombe, une maison) susceptibles de la faire disparaître en voulant la comprendre ou l’intensifier.

Yvon Rivard, Le siècle de Jeanne, dont je viens de terminer la lecture. Dense mais/et superbe.

By Martine

Screenwriter / scénariste-conceptrice

3 comments

  1. Ouf, ce n’est pas une phrase simple ça ! J’ai dû reprendre ma lecture une bonne dizaine de fois avant de commencer à comprendre cette longue phrase complexe.

  2. J’avoue, c’est dense. J’ai dû prendre le livre à petites doses.
    Mais on se laisse séduire par le rythme et la poésie et nos propres souvenirs et pensées se mêlent à ceux de l’auteur et sont enrichis à son contact. C’est un des plus beaux romans québécois que j’ai lus.

  3. C’est bien dit. De quoi plaire aux contemplatifs comme aux hyperactifs.

    Un peu bouddhiste comme philosophie: se sentir comblé en état méditatif de vide mental, mais continuer d’être dans l’action en d’autres temps.

    Sagesse universelle je suppose…

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